Au
nom de l’association des producteurs de coton africain (AProCA), le secrétaire
permanent par intérim monsieur Yousouf SIDIBE et moi avons effectué une mission au Cameroun.
L’objet de la mission était d’échanger
avec les producteurs de coton et les sociétés cotonnières camerounais par
rapport au projet financé par l’Agence Française de Développement (AFD) sur le
coton équitable et bio équitable. En 2008, l’AProCA a signé un protocole avec
l’AFD pour le financement de ce projet. Les pays ciblés étaient le Burkina, le
Benin, le Mali et le Sénégal. Pour le Cameroun, il s’agissait du coton équitable. La signature de la
convention a coïncidé avec une période
où le prix du coton sur le marché mondial était bas. Le coton équitable et bio équitable
comme alternatif n’avait pas également un bon marché. Le Cameroun qui
produisait déjà le coton équitable avait déjà enregistré une perte de près de deux
(2) milliards avant ce projet comme tous les autres pays. Depuis lors, par rapport à ce projet, le Cameroun a été
hésitant. Une réunion de recadrage s’est tenue à Cotonou au Benin en 2012 pour examiner
des stratégies de réadaptation du projet. A cette rencontre, Les structures FLO et MACHA Blar ont laissé entendre que le
marché du coton équitable devait reprendre en 2013 et s’améliorer en 2014. La présente
mission avait pour but d’expliquer cela au Cameroun.
Nous
avons été reçus par des responsables de la Confédération Nationale des Producteurs
de Coton du Cameroun (CNPC-C). Nous avons d’abord donné des explications par
rapport au nouveau consensus avec l’AFD après la rencontre de Cotonou et
l’information sur la situation du marché du coton équitable; ensuite, la CNPC-C a soulevée les inquiétudes
suivantes: Il n’y a pas de visibilité sur le marché du coton équitable. Elle a
demandé si les structures sus citées ont obligation de les aider à écouler le
coton équitable à un prix rémunérateur. Ce qui n’est pas le cas. Alors, elle a
émise des inquiétudes concernant le temps qu’occupe le projet par rapport à la
somme qui leur est allouée. Nous leur avons donc dit de réfléchir afin de
donner une position claire à l’AProCA.
Après
l’entretien avec les responsables des producteurs de coton, nous avons
rencontré le directeur général adjoint de la société cotonnière. Il nous a dit
que le projet ne leur est pas avantageux. La raison évoquée était que le coton
équitable leur a fait perdre beaucoup de
millions et ils ne peuvent pas accepter que cette se perte perdure à cause d’un
projet. Les deux parties, producteurs et société cotonnière camerounais se sont
engagés à nous donner leur position après concertation.
Avant
que je ne fasse ce document, le 02 janvier 2013 l’AProCA a reçu la position du
Cameroun pour dire qu’il renonce à l’utilisation du budget affecté à leur pays.
En tant que président d’honneur de l’AProCA, mon constat est que la filière
cotonnière au Cameroun se porte bien aujourd’hui. La cohésion est gérée par les
deux entités (CNPC-C et société cotonnière). Par exemple, selon le directeur de
la CNPC-C la production du Cameroun de cette campagne est d’environ
250 000 tonnes de coton graine et
le directeur général adjoint de la société cotonnière d’ajouter
qu’il a été décidé unanimement avec les producteurs d’avoir comme produit de
diversification le soja. L’idée de travailler à sécuriser le producteur en
revenus leur est venue depuis la crise cotonnière. En même tant le soja,
aliment très nutritif contenant de l’huile
est transformé dans leur usine d’huilerie (pour extraire l’huile), le tourteau
de soja est utilisé comme aliment bétail. En plus de cela, en commun accord,
ils forment les femmes des producteurs pour la transformation locale du soja en
beaucoup de produits. J’ai trouvé cette collaboration professionnelle. Vouloir
que tout le monde gagne et la société et les producteurs et dans n’importe
quelle circonstance, est louable.
Certains
projets notamment celui de l’UE et de CompACI leur permettent également de payer
du matériel agricole et de construire des infrastructures pour les producteurs.
Champ de mousquari
Deux
épis de mousquari
Une
autre particularité au Cameroun, c’est le
mousquari, un sorgho cultivé dans les bas-fonds à la fin d’une campagne pluviale et qui n’a
pas besoin de pluie. L’humidité des bas-fonds et le froid suffisent pour
boucler le cycle de ce sorgho. Non seulement ce sorgho contribue largement à la
sécurité alimentaire, mais il permet aussi aux producteurs de coton de
s’occuper de leur coton pendant l’hivernage et produire le mousquari pour se
nourrir après l’hivernage. Il constitue l’essentiel des céréales utilisées en
alimentation dans la zone cotonnière au Cameroun et au Tchad.
Lors
de cette mission, nous avons profité préparer la formation de l’université du coton
qui aura bientôt lieu à Douala. Il s’agit d’une formation destinée aux agents des sociétés
cotonnières. La CCNPC-C, organisation des producteurs s’est engagée comme
tuteur à aider l’AProCA pour la réussite de cette formation à Douala.
Ouagadougou, le 06 janvier 2013
TRAORE B.
François,
www.francoistraore.blogspot.com
Président d’honneur de l’AProCA,
Docteur honoris causa.
(+226) 70 95 34 45
(+226) 78 50 16 25
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