Dans
son discours d’ouverture, le représentant du ministre de l’agriculture ivoirien
dit que s’il y a une rencontre sur le parasitisme dans le coton en Afrique,
c’est important pour eux que moi TRAORE François je sois là, parce qu’ils
savent qu’en prononçant seulement mon nom dans un champ de coton, les parasites
ont peur. Dans ce même discours
d’ouverture, il a trouvé l’esprit du PR-PICA salutaire car selon lui l’insecte
n’a pas de frontière. Pour lui la nature a tout donné gratuitement à
l’Homme ; que ce soit la terre ou l’eau. C’est l’Homme dans sa façon de
faire et surtout l’Homme africain qui doit raisonner africain. Il doit savoir
que son existence est liée à celle de l’autre. En résolvant son problème
individuel, l’Homme doit aussi se préoccuper de la résolution des problèmes des
autres. Chaque fois qu’il ne pensera rien qu’à ses seuls intérêts, vouloir que
ce soit lui seul qui gagne sans partage, il se crée des problèmes sans le
savoir. Cela est même contre les lois de la nature. Le représentant du Ministre
de l’agriculture ivoirien a donc souhaité que les différents maillons de la
filière cotonnière africaine qui donnent déjà un bon exemple d’intégration
soient une lumière pour les autres filières et pour le développement en
Afrique.
Les
travaux de la présente réunion bilan du projet PR-PICA ont porté sur : la
présentation de la synthèse des acquis du PR-PICA de 2007 à 2010, la situation
de la campagne agricole 2011/2012 dans chaque pays du PR-PICA, la surveillance
parasitaire, le suivi de la migration des populations adultes et de la
résistance des insectes aux insecticides, les méthodes et stratégies de lutte,
le transfert de technologies, la formation et l’ information et des exposés de
partenaires extérieurs.
Des recommandations ont été faites à l’issue de la
série de communication sur ces thèmes. Vu la synthèse des acquis du PR-PICA, il
a été recommandé de réadapter les programmes de protection du cotonnier contre
les ravageurs (chenilles et piqueurs suceurs) afin d’assurer une meilleure
surveillance des infestations de ces ravageurs dans les champs. Pour éviter des
pertes de récolte dues à certains insectes, il faut récolter tôt en réalisant
la 1ère récolte à 50% d’ouverture des capsules, la 2ème
récolte à 14 jours après la 1ère récolte et la 3ème
récolte à 14 jours après la 2ème récolte. Cette récolte précoce
réduit le temps d’exposition du coton graine à l’insecte. Une solution durable
contre les chenilles et les piqueurs suceurs exigent un suivi régulier de leur
résistance aux insecticides et une poursuite des prospections. L’étude de la
rentabilité a révélé qu’une mise au point de nouvelles stratégies de protection
du cotonnier a été avantageuse. Elle a permis d’obtenir une
production satisfaisante dans la plus part des pays membres. En somme, il a été
jugé nécessaire de s’ouvrir au coton génétiquement modifié (CGM)
vu les résultats enregistrés au Burkina Faso, d’harmoniser les méthodes de calcul pour l’évaluation des impacts
socio économiques des innovations testées, d’impliquer dans les pays membres du
PR-PICA les autres disciplines dans les programmes de gestion intégrée du
cotonnier (agronomes, malherbologues, phytopathologistes, sélectionneurs, etc.)
et de s’adapter aux conditions climatiques.
Cette réunion bilan a été également ponctuée par
l’exposé de deux partenaires extérieurs. Il s’agit du Fonds
Interprofessionnel pour la Recherche et le Conseil Agricoles (FIRCA) et la
société TOGUNA Agro-industries. En perspectives, la société TOGUNA Agro-industries
ambitionne entre autre de produire des phosphates naturels en granulé et des
engrais moins chers et en plus des pays membres du PR-PICA, étendre son réseau
de distribution au Niger, au Ghana et à la Guinée. Le FIRCA quant à lui,
envisage poursuivre ses interventions dans la recherche agronomique appliquée, le conseil-vulgarisation, la formation
aux métiers agricoles et le renforcement des capacités des organisations
professionnelles agricoles.
Moi,
François TRAORE en tant que défenseur de l’agriculture et particulièrement du
coton africain, j’ai toujours soutenu cette initiative du PR-PICA qui est une
initiative propre aux filières cotonnières africaines. Ce n’est que dans un
esprit de partage d’appropriation de tout ce qui est positif que la filière
cotonnière peut être préservée pour augmenter sa rentabilité. Je souhaite
toujours que les gouvernements, les sociétés cotonnières et tous les
partenaires qui ont compris que la filière cotonnière africaine est un outil de
développement, soutiennent cette initiative du PR-PICA financièrement parce que
l’existence du coton est liée à la bonne semence et à la protection du
cotonnier. Cette maitrise demande un travail cordonné. Il y a eu plusieurs
initiatives pour soutenir la filière cotonnière africaine lors de l’initiative
de Paris. L’initiative de Paris
n’était pas pour remplacer les revenus du coton, mais c’était pour soutenir des
initiatives comme celle de PR-PICA. En quelques années d’existence le PR-PICA a
montré sa bonne volonté et son engagement. Avec lui, le coton a de l’avenir. Je
termine en remerciant son comité d’organisation en m’adressant au président de
l’interprofession ivoirien qui, avec toute son équipe, a travaillé à ce que mon
séjour soit agréable pendant la réunion. Vive la filière cotonnière ivoirienne,
vive la PR-PICA, vive le coton africain !
Ouagadougou,
le 06 mai 2012
TRAOE B. François, www.francoistraore.blogspot.com
Président d’honneur de l’AProCA,
Docteur honoris causa de l’université
de GEMBLOUX.
(+226) 70 95 34 45
(+226) 78 50 16 25
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