J’ai été
invité par le Président de la Chambre Nationale d’Agriculture (CNA) en tant qu’ancien
dirigeant du mouvement paysan pour participer à leur assemblée ténue du 23 au
25 Octobre 2019 à Bobo Dioulasso. Cette assemblée était placée sous le haut
patronage de son excellence Alassane Bala SAKANDE, Président de l’Assemblée
Nationale du Burkina Faso. Je me permets de vous relater ce que j’ai pu retenir
pendant cette session à ma manière. Dans le discours du président de la CNA, un
beau garçon très gentil, c’est surtout sa vision qui a attiré mon attention.
Pour lui, la CNA ne peut pas avec lui faire du surplace. Il souhaite que le
recensement de tous les ruraux soit diligenté pour qu’ils détiennent tous une
carte pour les identifier. Il souhaite aussi une cordiale attente entre les
producteurs dans une sincérité. L’approvisionnement en instants agricoles et en
matériel sont réellement ses soucis qui l’empêche de dormir. Il est donc engagé
avec son bureau à faire leur part de travail et souhaite l’accompagnement du
Gouvernement.
Le
représentant du Ministre en charge de l’agriculture qui était le Directeur
régional de l’agriculture et des aménagements hydro-agricoles des Hauts-Bassins,
a d’abord dit que le Ministre souhaiterait bien être là, mais pour des raisons
indépendantes de sa volonté, lui en tant que Directeur régional, a été chargé de
rassurer tous les producteurs que le combat quotidien du ministère, c’est
l’épanouissement du monde rural. Il a ajouté que le ministère sera toujours aux
côtés de la CNA pour l’exécution des actions du ministère qui prennent en
compte les préoccupations des producteurs.
Ce que j’ai retenu
dans le discours d’ouverture de son excellence Alassane Bala SAKANDE, c’est que
les ruraux sont des patriotes. Grace à eux, tout le monde mange. Les ruraux,
c’est un groupe de la population qui veut toujours être utile pour la nation.
Pour eux, travailler, c’est être utile. Arrêté de travailler en milieu rural
est difficile à expliquer. Quand vous ne travaillez pas, vous serez obligé
d’attendre douze mois pour reprendre le travail car c’est des campagnes
agricoles. Pour lui, personne ne peut mesurer les conséquences d’un d’arrêt de
travail de ces ruraux qui représente près de 80% de la population burkinabé. Le
Président de l’Assemblée Nationale est conscient que leur préoccupation, ce
n’est pas d’arrêter de travailler. Il est également conscient que beaucoup de
choses manquent à ces ruraux qui pourraient faciliter leur travail et augmenter
leurs revenues. Il sait que si ces conditions sont réunies pour les ruraux, on
n’aura pas besoins d’importer des aliments. C’est dans ce sens que le « consommons
burkinabé » est encouragé par le Président du Faso en donnant l’exemple
sur le port du FASO DAN FANI. Bala SAKANDE souhaite qu’on consomme burkinabé dans
toutes les cantines scolaires. Il est même revenu sur l’initiation au métier
rural depuis l’école en reprenant les jardins maraichers dans les écoles. Pour
terminer, le Président de l’Assemblée Nationale à proposer que le CNA prennent
attache avec la commission du développement rural à l’Assemblée Nationale. Ce
qui permettra d’éclairer la lanterne des parlementaires sur les besoins du
moment des producteurs. Il s’est engagé à interpeller le Gouvernement chaque
fois que c’est nécessaire, pour la satisfaction de ce monde rural.
Pour la suite
de l’assemblée, le bureau de la CNA a fait le bilan de ses activités. Parmi
lesquelles, il y’ a l’approvisionnent en intrants agricoles dans lequel ils ont
eu des soucis. En plus de ça, les quantités n’étaient pas suffisantes. Du
matériel agricole (tracteur) a été également mis à la disposition de certains groupes
de producteurs au niveau des régions. Là aussi les producteurs ont soulevé
quelques difficultés et insuffisances qui nécessitent que cette opération soit
vraiment adaptée pour être utile. Moi je me rappelle que pendant les années de
la révolution, le Président SANKARA dans son esprit volontariste a mis des
tracteurs par province et comme c’était la toute première fois pour une
initiative de ce genre au Burkina, cela ne s’est pas fait sans difficultés.
C’est ainsi que plusieurs agriculteurs participants ont cité plusieurs exemples
qui demandent que cette opération soit améliorée. Car si nous avons le bon
bout, ça peut être continuel. Le système des Coopératives d’Utilisation du
Matériel Agricole (CUMA) envisagé a été fortement encouragé et recommandé ;
car avec les petits producteurs que nous sommes, un tracteur pour un petit
groupe serait la bonne manière. Mais cela nécessite dans ce groupe une gestion
professionnelle. Certains pensent même que les CUMA font partie des secrets de
productivité au Benin.
En
conclusion, j’ai retenu que c’est un Président de la CNA, qui avec son bureau,
veulent vraiment mieux faire. Pour moi, le recensement des agriculteurs peut
faciliter l’organisation par filière. A partir du moment où il y’ aurait des
coopératives par filière, ces filières pourraient discuter directement avec des
commerciaux et des transformateurs. Ces coopératives autonomes dans les
filières doivent travailler à avoir un produit de qualité homogène ; car
seules la qualité et la quantité sont leur argument de négociation. En plus,
nous sommes tous des consommateurs. Tout le monde veut consommer un produit de
qualité ; ce qui veut dire alors que c’est le consommateur final qui
impose la qualité et la quantité. Cette rigueur dans la qualité est aussi
valable pour les produits consommés au Burkina que ceux exportés comme le
coton, l’anacarde, le beurre de karité, la manque, etc. Pour moi, les
agriculteurs burkinabés sont de bons travailleurs. Avec une bonne organisation
et un bon accompagnement, nous pouvons être les meilleurs dans tous les
domaines. Que Dieu accompagne les agriculteurs du Burkina Faso.
En tant que
vétéran agricole
Ouagadougou,
le 26 Octobre 2019
TRAORE B.
François
Agriculteur
burkinabé
Docteur
Honoris Causa de l’Université de Gembloux
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