Après
les élections de 2010, les burkinabé qui étaient censés avoir voté Blaise
COMPAORE, n’ont pas cessé d’organiser des mouvements de revendications. Ces
mouvements sont partis des militaires à la société civile. Ensemble avec les
hommes politiques, ce mécontentement traduisait un ral le bol de l’ancien système
qui nous gouvernait. Sur la direction des hommes politiques de l’opposition et
des membres de la société civile, l’ancien régime est parti. Il restait aux burkinabé de choisir l’homme qui va les gouverner. Les élections du 29 novembre
ont permis ce choix en la personne de Rock Marc Christian KABORE. La cour
constitutionnelle burkinabé vient de confirmer cette élection. Donc pour moi, après
5 ans de revendication et de mécontentement, la persévérance des burkinabé a
fini par leur donner ce qu’ils voulaient ; c’est-à-dire un nouveau président
qui n’est pas proposé par l’ancien régime mais choisi par les burkinabé. C’est
dans ce sens que je dis que l’élection de Rock Marc Christian KABORE est le
cadeau de fin d’année 2015 que le peuple burkinabé s’est offert.
Les
27 ans de règne que des burkinabé ont subi et souvent malgré eux, ont créé des mauvaises
habitudes au sein de la population. Si on sait que l’habitude peut devenir une
logique sans le savoir, des actions d’incivismes (dues à des abus) en déphasage
avec le développement de la société se
sont installées. Or pour que ce cadeau de fin d’année soit le cadeau de la
rupture avec l’ancien système, il faut que la population sache que si nous
avons choisi un dirigeant pour le changement, il faut que nous acceptons le
changement de certains comportements qui étaient devenus nos habitudes et qui ne peuvent pas être la logique du changement.
L’expression « un homme intègre »
existe dans toutes les régions du Burkina et cela nos ancêtres ne le disaient
pas pour la forme. Si tu ne ressembles pas à ce que ta famille veut, tu pouvais
être banni et si un jour tu veux revenir dans la famille, ce retour était
possible en acceptant ce que tu avais refusé. Or avec tout ce que les burkinabé
ont subi, ça ne leur coûte rien d’accepter la logique du vrai changement qui
est une rigueur dans le patriotisme, dans le travail et dans l’intégrité. Cela
peut prendre juste un temps pour devenir des habitudes normales. Le nouveau régime
qui va s’installer sait très bien qu’il y’ a de la pression. Il ne peut pas
gouverner sans rigueur et c’est ce que le peuple lui demande. A titre d’exemple,
les entreprises qui construisaient et entretenaient les pistes rurales à qui on
était sûr qu’on leur demandait 10 à 15% de
pourboire, pouvaient se permettre de ne pas bien faire le travail. Il suffit
qu’il donne aussi la part du contrôleur pour qu’on dise que la voie est
réalisée dans les règles de l’art. Le ciment et le gas-oil pouvaient être vendus
à la population des villages environnants. Les villageois finissaient par être
complices de leur propre enclavement. Cette manière existe dans tous les
services : santé, éducation, agriculture, l’armée, justice, commerce, etc.
C’est cette manière qu’on doit changer.
Je
conclu en disant que le peuple burkinabé doit se réjouir avec ce cadeau de
nouvel an dans une ouverture d’esprit qui permet à tout un chacun de se poser
la question : quelle est l’habitude
que je dois personnellement changer ?
Il m’arrive de dire que le meilleur juge d’un homme, c’est lui-même. Quand quelqu’un a le courage de s’assoir et
se juger, il peut opter pour le
changement sans crier. Ce changement doit prendre en compte ses intérêts et
l’intérêt de la société. Durant les années 2014 et 2015, les africains ont eu
leur pensé orienter sur le Burkina car ce qui s’y est passé à étonner tout le
monde. L’objectif du changement étant le développement pour tous, il faut que
tout le monde s’engage. Nous ne sommes pas les premiers en Afrique à prendre la
voie du développement mais nous pouvons faire l’extraordinaire car le burkinabé
est un travailleur. Je souhaite bonne et heureuse année 2016 à tous les
burkinabé.
En
tant que Président d’honneur du syndicat des agriculteurs du Burkina (SYNA-B)
Ouagadougou,
le 21 décembre 2015
TRAORÉ B. François,
Agriculteur Burkinabé,
Docteur honoris causa
de l’Université de Gembloux,
E-mail: dadilotbf52@yahoo.fr
(+226) 70 95 34 45
(+226) 78 50 16
25
BURKINA FASO
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire