Depuis les
indépendances, l’idée d’une Afrique unie est née. Je laisse l’analyse aux différents
lecteurs de se poser la question pourquoi cette idée n’a pas grandi. Je
constate que 50 années après la
naissance de l’idée, on n’est toujours pas arrivé à la concrétiser. On assiste
plutôt à la division des grands pays africains. Le soudan en est un exemple. Dans
les rumeurs, des gens avaient commencé à parler de la division de la Centrafrique.
Comme si tout cela ne
suffisait pas, des divisions entre les religions, entre les ethnies, et la
division entre le monde instruit et le monde analphabète se sont installées. Ce
que le monde analphabète africain ne comprend pas, c’est si on lui dit qu’il ne peut pas aller dans un pays
africain sans visa. Voilà ce qui constitue pour moi les ingrédients qui ont
fait qu’on n’est jamais arrivé à l’union africaine.
Quand le Soudan du sud
a pris son indépendance, les connaisseurs avaient dit que c’était le moindre
mal. On se souvient également que le même pétrole qui était à la base de ce
conflit d’indépendance, a été sujet de discordes entre les différentes ethnies. Ce qui me fait
mal, c’est le fait que pendant que l’habillement des deux présidents (Soudan du
nord et Soudan du sud) n’a pas changé (vestes et cravates), je vois le monde
paysan sur les routes abandonnant champs et maisons. Ces producteurs s’en vont
sans visa vers la mort parce qu’on n’en a pas besoin dans ce cas.
En Centrafrique, c’est
devenu une fierté nationale pour certains pays africains d’aller chercher ses ressortissants
en Bangui. Alors que je pense que si ces
ressortissants ont été en Centrafrique, ils se disaient qu’ils avaient le droit
parce qu’ils sont africains. C’est ce droit qu’on leur prive aujourd’hui. Plus
grave encore, on a réussi à opposer les musulmans aux chrétiens ; pourtant
vous trouverez dans la Bible et dans le Coran des messages qui se répètent. Lors
d’une rencontre des différentes religions dans le monde, organisée par le Pape
Jean-Paul, j’ai même vu à travers les reportages que toutes les religions se
sont reconnues et respectées mutuellement.
Tout cela m’amène à
tirer la conclusion que tous nos problèmes en Afrique ont toujours été que
politique : la politique interne et celle de l’extérieur. Pourtant
l’intelligence et la capacité d’analyse des humains me fait dire que tous ces
outils utilisés pour diviser peuvent être utilisés pour unir. Je souhaite donc
une vraie analyse de la politique par les africains appuyés par leurs
partenaires sensibles pour positiver notre existence.
TRAORÉ B. François,
Agriculteur Burkinabè,
Docteur honoris causa
de l’Université de Gembloux,
E-mail:dadilotbf52@yahoo.fr
Skype:dadilotbf52
(+226) 70 95 34
45
(+226) 78 50 16
25
BURKINA FASO
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