Le 17 octobre 2013,
j’ai été représenté à Ouagadougou, l’Union des Groupements de Commercialisation
des Produits Agricoles (UGCPA/Dédougou) à une réunion convoquée par la Confédération
Paysanne du Faso (CPF) pour donner sa contribution dans l’élaboration de la Politique
Nationale de Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle (PNSAN) au Burkina
Faso. Cette politique se justifie par la vision du gouvernement Burkinabè
d’assurer à tout Burkinabè à l’horizon 2025, une alimentation suffisante et
saine.
Il s’agissait pour cet
atelier d’appropriation de la PNSAN par la société civile, de consulter également
tous ces acteurs non-étatiques (organisations professionnelles agricoles,
organisations de la société civile, secteur privé) pour améliorer le contenu de
cette politique.
Pour atteindre
la sécurité alimentaire, je pense qu’avec les 86% de la population Burkinabè
vivant de l’agriculture, elle ne peut qu’être basée que sur la production
nationale. Cela parce que les statistiques disent que c’est dans le milieu
rural qu’il y a plus de ménages en insécurité alimentaire. Selon l’enquête
nationale sur la sécurité alimentaire (ENIAM, 2008), elle est de 37% en milieu
rural contre 31% en milieu urbain. C’est également dans ce milieu qu’on
rencontre les populations les plus pauvres. La souveraineté alimentaire pourra résoudre
ces fléaux. Si les gens sont pauvres,
c’est parce qu’ils n’ont pas suffisamment de revenus. S’ils sont affamés, c’est
parce que leur production ne suffit pas pour les nourrir et pour les soigner.
Pour éviter que toute
cette population ne se retrouve dans les villes et les rendre ingérables, il
faudrait forcement que l’État investisse
dans le milieu rural pour la maintenir dans son milieu de vie. La
maitrise réelle de l’eau superficielle et souterraine, un bon système
d’approvisionnement en intrants pour les 86% de la population en fonction de leur
production et le désenclavement des zones agricoles tout en résolvant le
problème foncier sont des facteurs intournables pour faciliter le travail de
ces acteurs ruraux.
L’État doit également
œuvrer à faciliter la commercialisation et la transformation. La transformation
peut employer une bonne partie de la franche jeune. Parce que l’augmentation de
la productivité bien commercialisée lutte contre la pauvreté et rend disponible
et suffisamment l’alimentation. L’augmentation de la production par des
agriculteurs bien organisés rassure
également les transformateurs pour permettre d’avoir de l’alimentation de
qualité. Si tout cela est fait de façon consensuelle
et professionnelle, on peut arriver à la souveraineté alimentaire avant 2025
car les agriculteurs Burkinabè ont démontré leur capacité dans la sous région
dans leur ardeur au travail. Je souhaite que cette politique ne soit pas
un document de plus car le temps presse.
TRAORE B. François,
Docteur honoris causa
de l’Université de Gembloux,
Président d’honneur de
l’AProCA,
E-mail: dadilotbf52@yahoo.fr
(+226) 70 95 34
45
(+226) 78 50 16
25
BURKINA FASO
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