La province des Banwa est
une zone potentiellement riche pour l’agriculture et l’élevage. Comme la terre
est vaste et fertile avec une pluviométrie assez suffisante, moi venant de la province
de la Kossi comme d’autres venant de divers horizons du Burkina, nous nous
sommes retrouvés dans les Banwa et cela a fortement augmenté la densité dans la
province. La commune de Solenzo étant le chef-lieu de province, a une très forte densité de population par
rapport aux 05 autres communes des Banwa. Depuis quelques années, fréquemment,
des mésententes sont souvent arrivées entre les groupes souvent entre ethnie
différent ou dans les associations et groupements. Cette situation impacte très
souvent le bon voisinage, le climat politique et même le développement. Lorsque
je me suis rendu la dernière fois en décembre 2017 pour fêter dans ma commune,
celle de Sami, j’ai été interpellé par le chef de canton de Solenzo comme
personne ressource qu’il pense être accepté par tout le monde. Il souhaite donc
que je fasse les démarches nécessaires du côté des autorités pour les expliquer
cette démarche de réconciliation inclusive ; mon parti étant au pouvoir et
moi membre du bureau exécutif du MPP. Il pense que je suis la personne indiquée
pour faire les démarches dans tous les sens. Comme moi-même j’aime la paix pour
le développement et étant aussi conscient que cette situation ne peut que handicaper le développement de la
province, j’ai accepté le cri de cœur du chef de Canton et je souhaite arriver
à réconcilier la population ; sans quoi il n’y’a pas de paix et cela
ne facilite pas le développement dans
cette partie riche de la Région du grenier du Burkina.
Du 16 au 22 Janvier 2018,
j’ai séjourné dans les Banwa où j’ai pu rencontrer les différentes communautés.
Après plusieurs rencontres, le résultat est positif. Toutes les entités
souhaitent la paix qui conditionnement le développement et ont tous reconnu qu’ils ont des problèmes
communs. A titre d’exemple, celui de l’enclavement. L’enclavement est un
handicap qui ne fait pas la différence entre pauvre et nanti, autochtone et
migrant, car toute personne qui tombe malade et qui doit être évacué va
forcément emprunter les mêmes tronçons défectueux dans tous les sens : axe
Koundougou-Kouka-Solenzo-Sanaba-Dédougou, axe Solenzo-Tansila, axe
Tansila-Sanaba-Dédougou et Sanaba-Nouna. Pendant mon séjour, j’ai effectivement
vécu une situation malheureuse où El Hadj Juetba SAWADOGO, malade, a été évacué
sur Ouagadougou et y est décédé le lendemain de son arrivée. Toute la
population des Banwa souhaite que Dieu miséricordieux le pardonne et le reçoive
dans son royaume.
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La population de Solenzo dans une démarche de réconciliation définitive |
Je demande la
contribution de toutes les filles et de tous les fils ressortissants des Banwa
dans ce processus de réconciliation. Que Dieu bénisse les Banwa et le Burkina
Faso. Que Dieu soit avec nous dans cette réconciliation pour la prospérité de
toute la population des Banwa et que les Banwa continuent à contribuer
l’épanouissement de la population au Burkina Faso.
En tant que vieux paysan ressortissant des Banwa
Ouagadougou, le 23 Janvier 2018
TRAORE B. François,
Agriculteur Burkinabé
Docteur honoris causa de l’Université de
Gembloux,
www.francoistraore.blogspot.com