Les jeux olympiques se sont tenus en Amérique
du sud et particulièrement à Rio au Brésil. Des sportifs venant de plusieurs
pays africains y ont participés. L’Afrique qui selon moi est le plus grand continent
dans le monde, n’a eu que 43 médailles. L’Angleterre à elle seule en a eu 45.
La question qui me hante est celle-ci : est-ce parce qu’il n’y a pas des
hommes physiques et intelligents en Afrique qu’elle ? À mon avis, il y’a des
hommes capables en Afrique. D’ailleurs une des images qui m’a marquée est la
performance de deux athlètes d’origine africaine : le jamaïcain Ussain
BOLT et le judoka français Teddy RINER qui ont tous été plusieurs fois champions
dans leurs disciplines respectives. Cette réalité signifie que si l’africain
est formé et suivi dans les bonnes conditions, il a aussi une performance
illimitée.
L’athlète jamaïcain Ussain
BOLT
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Le judoka français
Teddy RINER
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Le problème de la
gouvernance en Afrique est le principal goulot d’étranglement de la performance
de nos économies et cette mauvaise gouvernance se sent dans toutes nos structures.
Les gens se battent pour les postes et non pas pour se sacrifier et faire
réussir les structures. Ils se battent pour se servir et servir quelques amis
pour rester longtemps à leur poste « juteux ». En Afrique, accéder à
un poste de responsabilité est souvent considéré comme une victoire et non une
mission. Heureusement quand la réalisation de la mission dans les règles de
l’art n’est pas une priorité et une préoccupation pour un responsable, il peut
bien se faire applaudir par ses fans ici en Afrique mais dès qu’il est à l’extérieur
du continent, il se rend compte qu’il ne faisait que se mentir car il n’a pas
travaillé pour la performance. C’est cette leçon que nos athlètes ont reçu à
Rio. La population africaine ne regardait que les autres sportifs sur les médias.
Comme près de 50% des revenus africains
sont gérés dans les capitales, malgré les ressources naturelles qui existent
partout en Afrique, les capacités physique et intellectuelle du milieu rural ne
sont pas bien exploitées. Le constat macabre est que quand vous prenez le
pétrole, l’or, le café, le cacao, le bois, le coton, les zones où toutes ces
ressources sont exploitées sont les plus enclavées en Afrique. Est-ce lorsque
nous aurons fini d’exploiter toute cette richesse que nous désenclaverons ces
zones ? Alors qu’un continent comme l’Europe pour se développer a mis
l’accent sur le désenclavement des zones de
production pour assurer la circulation des produits et des hommes. Cela a permis à ce que les décideurs
européens aient accès aux performances physique et intellectuelle des hommes
sur toute l’étendue du territoire.
Pour moi, toute les occasions sont bonnes
pour amener les penseurs africains à se poser la question : pourquoi toute ces limites pour l’Afrique ?
L’autosatisfaction personnelle est un
frein au développement. À mon avis, les capacités intellectuelle et
physique existent en Afrique mais elles sont souvent étouffées ou ignorées. C’est
dans ce sens que tous ceux qui ont l’occasion d’aller en Occident y restent parce
que les occidentaux sont à la recherche d’Hommes de qualité pour continuer leur
développement. C’est le cas par exemple de Cheick Modibo DIARRA du Mali qui natif
de Ségou, a travaillé à la NASA aux États-Unis après ses études. J’interpelle tous
les penseurs à ce qu’on travaille pour changer la donne. Je sais que nous avons
la capacité.
En
tant que citoyen Burkinabé
Ouagadougou, le 28 août 2016
TRAORE B. François,
Agriculteur Burkinabé
Docteur
honoris causa de l’Université de Gembloux,
www.francoistraore.blogspot.com