lundi 29 août 2016

CE QUE JE PENSE DE LA LEÇON QU’ON PEUT TIRER DES RÉSULTATS DE LA PARTICIPATION DE L’AFRIQUE AUX JEUX OLYMPIQUES DE RIO 2016





Les jeux olympiques se sont tenus en Amérique du sud et particulièrement à Rio au Brésil. Des sportifs venant de plusieurs pays africains y ont participés. L’Afrique qui selon moi est le plus grand continent dans le monde, n’a eu que 43 médailles. L’Angleterre à elle seule en a eu 45. La question qui me hante est celle-ci : est-ce parce qu’il n’y a pas des hommes physiques et intelligents en Afrique qu’elle ? À mon avis, il y’a des hommes capables en Afrique. D’ailleurs une des images qui m’a marquée est la performance de deux athlètes d’origine africaine : le jamaïcain Ussain BOLT et le judoka français Teddy RINER qui ont tous été plusieurs fois champions dans leurs disciplines respectives. Cette réalité signifie que si l’africain est formé et suivi dans les bonnes conditions, il a aussi une performance illimitée.

L’athlète jamaïcain Ussain BOLT
Le judoka français Teddy RINER
Le problème de la gouvernance en Afrique est le principal goulot d’étranglement de la performance de nos économies et cette mauvaise gouvernance se sent dans toutes nos structures. Les gens se battent pour les postes et non pas pour se sacrifier et faire réussir les structures. Ils se battent pour se servir et servir quelques amis pour rester longtemps à leur poste « juteux ». En Afrique, accéder à un poste de responsabilité est souvent considéré comme une victoire et non une mission. Heureusement quand la réalisation de la mission dans les règles de l’art n’est pas une priorité et une préoccupation pour un responsable, il peut bien se faire applaudir par ses fans ici en Afrique mais dès qu’il est à l’extérieur du continent, il se rend compte qu’il ne faisait que se mentir car il n’a pas travaillé pour la performance. C’est cette leçon que nos athlètes ont reçu à Rio. La population africaine ne regardait que les autres sportifs sur les médias. 

Comme près de 50% des revenus africains sont gérés dans les capitales, malgré les ressources naturelles qui existent partout en Afrique, les capacités physique et intellectuelle du milieu rural ne sont pas bien exploitées. Le constat macabre est que quand vous prenez le pétrole, l’or, le café, le cacao, le bois, le coton, les zones où toutes ces ressources sont exploitées sont les plus enclavées en Afrique. Est-ce lorsque nous aurons fini d’exploiter toute cette richesse que nous désenclaverons ces zones ? Alors qu’un continent comme l’Europe pour se développer a mis l’accent sur le désenclavement des zones de  production pour assurer la circulation des produits et des hommes.  Cela a permis à ce que les décideurs européens aient accès aux performances physique et intellectuelle des hommes sur toute l’étendue du territoire.

Pour moi, toute les occasions sont bonnes pour amener les penseurs africains à se poser la question : pourquoi toute ces limites pour l’Afrique ? L’autosatisfaction personnelle est un frein au développement. À mon avis, les capacités intellectuelle et physique existent en Afrique mais elles sont souvent étouffées ou ignorées. C’est dans ce sens que tous ceux qui ont l’occasion d’aller en Occident y restent parce que les occidentaux sont à la recherche d’Hommes de qualité pour continuer leur développement. C’est le cas par exemple de Cheick Modibo DIARRA du Mali qui natif de Ségou, a travaillé à la NASA aux États-Unis après ses études. J’interpelle tous les penseurs à ce qu’on travaille pour changer la donne. Je sais que nous avons la capacité.   

En tant que citoyen Burkinabé

Ouagadougou, le 28 août 2016

TRAORE B. François,
Agriculteur Burkinabé
Docteur honoris causa de l’Université de Gembloux,
www.francoistraore.blogspot.com