Le Niger vient de faire ses élections
présidentielle et législative. Les résultats montrent qu’il y a un second tour
entre le Président sortant et l’ancien Président de l’Assemblée nationale
actuellement en prison. En démocratie, pour des élections du niveau
présidentiel, aller au second tour est normal. Mais ce que je trouve bizarre,
est le fait que le deuxième candidat pour ce second tour soit en prison. Selon
les informations que nous avons, cela est dû à un problème de trafique de bébés
dans lequel sa femme est impliquée. Si on sait que la femme d’un Président de l’Assemblée
dans une telle activité peut avoir des facilités ; ce n’est
donc pas surprenant que les faits inculpent son mari. La question que je
me pose, est de savoir quels sont les objectifs de ce trafic de bébés ?
Car dans tous les pays africains, si vous n’avez pas d’enfants et que vous
voulez adopter officiellement un enfant, cela n’est pas du tout compliqué. En
effet, les enfants ayant besoin d’adoption existent partout en Afrique si bien
que les occidentaux viennent les chercher sur ce continent. Mais si ça
s’appelle trafique de bébés, cela est politiquement grave dans la famille d’un
homme politique. Aux États-Unis, si ton nom est cité dans de tels actes, ta
carrière d’homme politique peut être en péril. Dominique Strauss Kahn s’est vu
obligé de démissionner au FMI parce qu’on dit qu’il a violé une femme même
adulte. Sa carrière politique en a alors pris un coup. Je veux donc dire aux
hommes politiques que les premiers actes d’un homme qui a une vision politique
commencent par soigner son entourage et à ne pas négliger une faute. L’ex
Président de l’Assemblée nationale du Niger aurait dû attendre les élections
prochaines en espérant la résolution de ce problème. On ne doit pas se
comporter en victime quand ton nom est cité dans de tels actes pour chercher à
être Président de tout un peuple.
Pour ce qui concerne la situation
politique au Burkina Faso, la justice Burkinabé a émis un mandat d’arrêt
international contre l’ancien Président Blaise COMPAORÉ par rapport à
l’assassinat du défunt Président Thomas SANKARA et de ses compagnons. Il se
trouve que Blaise COMPAORÉ après son arrivée en Côte d’Ivoire, a cherché et a
obtenu la nationalité ivoirienne. Selon l’information que nous avons eue, la Côte
d’Ivoire n’extrade pas ses ressortissants à l’extérieur. À travers ce
comportement, Blaise COMPAORÉ, compagnon de Thomas SANKARA, a montré l’une des
principales différences entre lui et son ami. Les informations nous révèlent
également que lorsque les meurtriers ont trouvé SANKARA et ses compagnons en
réunion le 15 octobre 1987, SANKARA a demandé à ses collaborateurs de rester
dans la salle en leur disant que c’est lui qu’on veut et il est sorti. Dès
qu’il est sorti de la salle de réunion, il fut abattu et cela il le savait. Peut-être qu’il
croyait que cela pouvait sauver les autres qui sont dans la salle. Malheureusement
ils ont tous été abattus sauf un qui a survécu. SANKARA est décédé sans
richesse après ses 04 années de pouvoir. Une des preuves est que sa femme et
ses enfants ont été entretenus par des bonnes volontés. Tandis qu’on pense que
COMPAORÉ et sa famille sont partis avec une grande fortune en laissant derrière
eux un patrimoine important. C’est donc les deux philosophies qui continuent à
s’opposer : pour SANKARA quand on est un homme d’État, on doit toujours
œuvrer à être serviteur de la nation. Pour COMPAORÉ, il faut se servir. C’est
lui et sa famille d’abord et la nation subit. Pourtant moi je pense qu’on peut
s’arrêter et se repentir. Pour l’intérêt de son pays, cela vaut la peine.
En
tant que citoyen Burkinabé
Ouagadougou, le 01 mars 2016
TRAORÉ B. François,
Agriculteur Burkinabé,
Docteur honoris causa
de l’Université de Gembloux,
E-mail: dadilotbf52@yahoo.fr
(+226) 70 95 34 45
(+226) 78 50 16
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BURKINA FASO